Frédéric Delangle 

Lost in the Mekong 

Lost in the Mekong

À propos de l'artiste

Frédéric Delangle s'est mis à la photographie pour étancher sa curiosité : à 15 ans, il veut pénétrer dans une piscine désaffectée et prétexte pour cela une envie de la photographier. Pour plus de crédibilité, il emprunte l'appareil de son père. Il accèdera bien à l'intérieur de la piscine, en même temps qu'il se prendra au jeu de la photographie. Joueur curieux et aventureux, Frédéric Delangle se distingue avec ses séries Nyctalope (2005), Ahmedabad (2005-2006) et Coït (2006). La nuit et les fantasmes qu'elle abrite et nourrit sont au cœur de son œuvre. Dans Nyctalope, ensemble de paysages nocturnes, il se promène seul dans les bois, et met un coup de projecteur sur ses peurs pour, peut-être, les apprivoiser et les dissiper. À Ahmedabad, il se perd dans un labyrinthe d'histoires, une ville où modernité et passé conversent avec fureur le jour, pour s'apaiser la nuit, quand la ville devient décor : "C’est la nuit que je remontais au plus loin, quand le chaos de la modernité s’arrêtait je pouvais explorer les entrailles et le squelette de cette cité désertée". Avec Lost, il retrouve la nuit et, cette fois, joue avec une joyeuse bande d'enfants et quelques drôles de masques à s'imaginer d'autres vies.

Rencontre

Qui sont les acteurs masqués de ces mises en scène ?
Les acteurs sous les masques sont des enfants, souvent les miens mais aussi leurs amis.
Je suis un joueur invétéré, j'aime tous les jeux. Tous les jours, je joue aux échecs.
Mon plaisir et celui de mes enfants c'est d'en découvrir de nouveaux, soit nous les achetons, soit nous les créons, Lost fait partie de ceux que nous avons créés.
 
Les photographies sont réalisées de nuit, dans des lieux divers. Comment ces jeux ont-ils commencé et dans quelles circonstances se créent-ils ? Y a-t-il une histoire qui se joue-là ?
Nous avons découvert ces masques chez un ami lors d'une fête et je les lui ai immédiatement empruntés (il ne les a d'ailleurs toujours pas récupérés). J'ai complété cet ensemble de masques en faisant notre shopping sur Internet. Lors de nos déplacements ou voyages, chacun d'entre nous devait emporter son masque.
Ce que les enfants préfèrent c'est quand nous organisons un séjour sans parents dans une maison de campagne perdu dans une forêt dans le Poitou.

...Vous dites ça comme si vous étiez l'un d'entre eux...

Je suis le seul adulte mais je dois me comporter comme un enfant, c'est à dire ne pas les obliger à se coucher, manger ce que l'on veut, ne penser qu'a jouer. Les parents ne sont pas au courant de ce que l'on fait et notre seule contrainte est de ranger avant de partir.
C'est durant ces séjours que tout a commencé. Les enfants ne voulaient pas se coucher, on a donc décidé de se promener de nuit dans la forêt avec les masques et de faire des photos bizarres. Je m'occupais seul de la partie technique bien qu'ils m'aidaient tous pour les éclairages et, ensemble, on décidait des mises en scène. Nous nous couchions très tard, parfois certains d'entre eux dormaient sur un tas de feuilles pendant que les autres posaient.
Ensuite nous avons voyagé avec les masques en Inde et au Vietnam. Les enfants les utilisaient en plein jour au milieu de gens, c'était devenu un jeu pour faire connaissance.

Ces images sont assez étonnantes pour qui connaît votre corpus. Est-ce que vous ressentiez le besoin d’entreprendre ce projet plus libre, comme une récréation ?
On peut prendre cette série comme une récréation puisque c'est le temps réservé aux enfants pour qu'ils jouent. Lost est le moment d'intimité que je consacre à mes enfants et à moi-même pour m'amuser avec eux.
J'aime quand on me traite de "gamin", je le prends comme un compliment, ça me rassure, je n'ai plus l'impression de vieillir. Le monde des vieux, de ceux qui sont sérieux est d'un triste! Tout y est négatif. Les enfants se projettent dans l'avenir, dans des univers imaginaires, contrairement aux adultes qui voient l'avenir sans imagination et avec une vision très noire des choses. Nos hommes politiques sont l'illustration parfaite de ce que je trouve déprimant et désolant : vieux, tristes, zéro imagination... Je crois que des séjours dans des mondes enfantins leur feraient le plus grand bien.

Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste. 

Expositions et prix

France(s) territoire liquide, Tri Postal, Lille, 2014
Apocalypses (Ahmedabad no life last night), Montpellier, France, 2011

Rétrospective au musée des moulages de Lyon, 2010

Ahmedabad no life last night, siège social d'Hermès, Paris, 2009

The great expectations (Ahmedabad no life last night), mois européen de la photographie, Luxembourg, 2009

Faire la peau de l'inconscient (Coït), mois européen de la photographie Dudelange, Luxembourg, 2009

Ahmedabad no life last night, centre d'art contemporain de Baroda Inde, 2005

Nyctalope, Maison du Danemark, Paris, 2008

Publications

Ahmedabad, éditions Gilles Fage 2006
Coït, éditions Gilles Fage 2008

Informations

& commande

Frédéric Delangle 
Lost in the Mekong

2010

Informations techniques

Tirage argento-numérique Lambda sur papier satiné - édition limitée, certificat numéroté et signé par l'artiste.

Dimensions

30 x 40 cm, Édition de 100 220.00 €




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