Jérôme Brézillon est un homme qui voit et embrasse le monde, les hommes, les arbres perdus dans les étendues vallonnées, un photographe qui donne envie d'ailleurs. À ses images noir et blanc de Sarajevo (1992-1996) et d'Irlande du Nord (1997), succède dans les années 2000, une longue exploration du continent nord américain, en couleur, à la chambre 4x5 (appareil grand format). Il y photographie par-delà le mythe : avec
Hunstville et
Executioners, il dresse un portrait nuancé et chargé sur le Texas de la peine de mort et ses bourreaux. Puis vient
Souverains, travail issu d'une rencontre avec les Indiens Lakotas du Sud Dakota. Brézillon y juxtapose portraits et vastes paysages, et par l'image, restitue à ces hommes et femmes toujours debout ces terres qu'ils aimeraient leurs. Dans
Train, il livre des images floutées par la vitesse, brouillées par la pluie. C'est l'Amérique des grands espaces, mais le soleil californien n'est pas là pour faire briller le vernis du rêve. Les symboles du mythe, voitures et routes traversant le paysage, ne sont pas absents de son œuvre mais le photographe, toujours, parvient à éviter le chemin usé du folklore.