Piotr Zbierski 

Untitled, White Elephants, Pass by me. 

Untitled

À propos de l'artiste

Le photographe polonais Piotr Zbierski a récemment été récompensé du prix Leica. Ses images n'appartiennent à aucun lieu, la plupart ne sont pas localisables précisément, sinon à son territoire intime. Rassemblées, elles forment comme une galaxie, au milieu de laquelle se tient Piotr Zbierski. Entre lui et l'autre côté de l'appareil, très peu de distance, comme s'il voulait embrasser cette réalité et l'amener dans sa nébuleuse et l'envelopper dans ces contrastes extrêmes. Qu'elles soient prises de jour ou de nuit, ses images sont juste percées par endroits de quelques éclats de lumière, un rayon de soleil, une bougie, un reflet. Le personnage le regarde droit dans les yeux, le photographe est alors aussi présent dans l'image que son sujet, l'un et l'autre marchant sur la même fine corde dans un équilibre fragile, juste retenu par l'instant de la photographie.

Rencontre

Comment photographiez-vous ? Votre photographie est-elle liée au voyage ? Est-ce l'étranger, l'inconnu qui vous attire ou pourriez-vous être également attiré par votre environnement proche ?
Mes photographies sont prises dans des endroits divers et sont liées entre elles non par un dénominateur commun de temps ou de lieu, ceux-ci restant généralement abstraits, mais par l'atmosphère et l'émotion qu'elles partagent. J'imagine souvent mon travail comme l'histoire d'une recherche d'équilibre entre des états inconscients et mes sentiments. La photographie est ma manière de communiquer, elle me permet de construire mon histoire, à la frontière de l'imagination, du fantasme et de la réalité. J'y montre une vie transformée, vue par le prisme des émotions et de la nostalgie.
Au cours des dernières années, j'ai beaucoup voyagé, photographiant les gens qui m'inspiraient et que je rencontrais le long de ma route. Dans un certain sens, mes photos sont devenues comme un journal. Ce qui m'importait c'était que les spectateurs de mes images puissent les ressentir comme des souvenirs tangibles.
Je ne connais pas ces personnes, je les rencontre par hasard et n'ai aucun renseignement quant à leur histoire, il m'est donc plus facile de les considérer sans aucune idée préconçue, simplement dans leur humanité. J'ai besoin de ce champ libre pour pouvoir vivre dans l'image, sentir que je suis en train de vivre cette expérience, qui est celle par laquelle ma photographie prend forme.


Les personnages que vous photographiez sont souvent très proches de l'objectif, et s'ils ne le sont pas, il y a toujours un élément au premier plan (une ombre, des branches etc.) Pourquoi cadrez-vous ainsi ? Cette proximité est-elle une nécessité ?
Je pense que beaucoup de mes images naissent dans la tension et dans une tentative de rompre avec la peur. La photographie est le moyen d'expression de l'intime, il permet l'expression personnelle mais surtout il vous permet de vous rapprocher de la vie et des gens. La photographie selon moi n'est pas une question d'originalité, mais d'authenticité. Il y a beaucoup de grands photographes, que l'on classe en différents "styles", alors que la plupart mènent des oeuvres différentes. Ce qui est à considérer je crois n'est pas le style mais la raison qui vous fait prendre cette image, plutôt qu'une autre. Pour ma part, j'ai besoin de cette proximité avec mon sujet et mon environnement pour prendre l'image, et avoir le sentiment que je suis effectivement en train de faire l'expérience de ce qui se trouve devant mon appareil, même si en vérité, il est impossible d'établir une connexion complète.


Ces personnages vous regardent souvent dans les yeux, et par là, nous avec. Il y a une tension très physique dans vos images. Y a-t-il un sentiment d'urgence quand vous photographiez ? Une présence extrême du moment ?
Prendre des images est une expérience essentielle dans ma vie, je suis souvent dans un état émotionnel très intense, et j'oublie le reste. Pour moi, la photographie est un moyen de projeter l'intérieur sur l'extérieur. Dans la plupart des images, j'ai le sentiment qu'au travers de ces portraits d'inconnus, c'est en fait  moi que je suis en train de photographier.
La photographie selon moi à avoir avec la recherche plutôt qu'un moyen de dire "Eh, ça y est, j'ai trouvé la clé!"


Quel usage faites-vous du contraste ? On peut voir quelques similitudes avec la peinture, les blancs et les noirs semblent étaler à la surface de l'image en larges aplats. Cherchez-vous à atteindre cet aspect pictural ?

J'essaie toujours de séparer les informations et de ne montrer que le strict nécessaire ; je me concentre sur des parties spécifiques, des visages seuls, des gestes. Je limite. Je préfère dissimuler l'information, ou la réargenter, plutôt que de tout révéler. J'aime utiliser des appareils qui distordent l'image et pendant la prise de vue faire mon possible pour que l'image passe à travers l'appareil.
Je fais des photographies qui reposent sur mes émotions mais elles ne sont aucunement autobiographiques. Dans un certain sens, ce sont mes propres doutes que j'expose au travers des images des autres.  Quelqu'un a dit un jour : "ce n'est pas compliqué de dire "nuit", mais il l'est davantage de créer le sentiment de la nuit sans prononcer le terme. C'est ce que j'essaie de faire en quelque sorte. Mes photographies sont issues de la réalité, mais elles ne sont pas la réalité.

Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste. 

Expositions et prix

Love has to be reinvented + Pass by me, Dedo Gallery, Cracovie, Pologne, 2013
White Elephants, Vizii Festival, Kiev, Ukraine, 2013
Leica Oscar Barnack Newcomer Award, 2012
Sélectionné au prix Terry O'Neill, Angleterre, 2011
Pass by me, Leica Gallery Salzburg, Salzbourg, Austriche, 2012
White Elephants, Mieszkanie Gepperta, Tiff Festival, Wroclaw, Pologne, 2011
White Elephants – pass by me, Photovisa III, Krasnodar, Russie, 2011
White Elephants, Encountros da Imagem 2011, Braga, Portugal, 2011
White Elephants 2, Café Foto 102, Fotofestival, Lodz, Pologne, 2011     
Voice On, Klub Pauza,  Photomonth in Cracow, Pologne, 2011


Collection
Kiyosato Museum of Photographic Arts, Japon

Publications

Informations

& commande

Piotr Zbierski 
Untitled, White Elephants, Pass by me.

2010

Informations techniques

Tirage fine art sur papier Hahnemühle Photo Rag - édition limitée, certificat numéroté et signé par l'artiste.

Dimensions

30 x 30 cm, Édition de 100
ÉPUISÉ




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ART LIGUE pour le "Bon Marché", Paris