Quel genre de photographe êtes-vous ?Un photographe insatisfait, un photographe du samedi et du dimanche, obstinément accroché à l'argentique.
Quelles sont selon vous vos obsessions de photographe ? La surprise de la perfection naturelle de la couleur arrangée par hasard par l'homme. L'ordre plus que le désordre, les moments d'harmonie attrapés au fil des promenades.
Des vieilles dames aux robes fleuries aux vieilles voitures californiennes aux carrosseries acidulées, vous pratiquez souvent le close up, comme si votre oeil était avant tout attiré par des motifs ou des lignes ?Je suis myope, diagnostiqué vers 7-8 ans, avant cela j'imaginais qu'au delà de quelques mètres le monde était flou.
D'où peut être mon goût du rapproché et à l'inverse, ma peur des montagnes. Pour la même raison, Los Angeles est un rêve, et New York un cauchemar. Quand aux motifs, il il y a sûrement là une trace mon passé de directeur artistique.
Vos images sont classées par décennie et par ville, ces grands ensembles sont comme des journaux de bord de vos déambulations et voyages, mais par leur abondance ils dépassent largement la sphère intime pour révéler le portrait d'une époque. Vos images des années 1970 et 1980 par exemple ont-elles un écho différent pour vous aujourd'hui ? Vous arrive-t-il encore aujourd'hui d'en découvrir de nouvelles ou d'y surprendre quelque détail insoupçonné ?Il m'arrive, c'est vrai, de découvrir des images que j'avais oubliées, je constate aussi que certaines de mes obsessions sont plus difficilement en accord avec notre époque. Aujourd'hui, je trouve plus de sujets dans les quartiers dits chics de Paris. Ou encore en retournant par exemple en Italie dans des villes balnéaires qui ont su résister à l'uniformisation. J'étais à Venise il y a trois ans, je m'y sentais mal, désorienté, par la taille des palais, leurs
dimensions vertigineuses, puis j'ai pris aune chambre au Lido, et
soudain tout allait bien, les sujets photographiques étaient à leur
place, m'attendant.
Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste.