Stephen Kelly 

The Tang Family in their home, Qi Lihe 

The Tang Family in their home

À propos de l'artiste

Stephen Kelly, photographe anglais, a passé son enfance en Afrique Occidentale puis son adolescence à Hong Kong. Diplômé de photographie documentaire de l’Université du Pays de Galles, à Newport, Stephen Kelly mène travaux personnels et projets de commande, essentiellement en Europe de l’Est et en Chine.
Entre 2013 et 2015, il vit en Birmanie. Il y réalise à travers tout le pays, un travail de commande  et parallèlement se concentre sur de nouveaux projets personnels à Rangoon, projets qu'il continue de développer aujourd'hui.
Le photographe présente ici deux images issues d’un travail réalisé en Chine, dans la province du Gansu, plus précisément à Lanzhou, au cœur des minorités musulmanes Hui et Dongxiang. Comme dans ses séries ultérieures, Kelly livre des images rares et subtiles, qui réussissent un pari difficile : poursuivre une quête esthétique dans la matière du réel, sans lui sacrifier ce qui demeure toujours chez lui, au centre de l’image, à savoir l’homme et sa condition.

Rencontre

Pouvez-vous nous parler de cette zone de Qi Lihe que vous avez couvert avec ce travail ?
Qi Lihe est le nom d'un grand quartier qui se situe sur la périphérie de Lanzhou. C'est la zone la plus pauvre de cette ville industrielle très polluée du Nord-Ouest de la Chine. Le train express Shanghai - Urumqi traverse souvent la ville, quand vous l'empruntez vous voyez d'un côté les bidonvilles et de l'autre, les gratte-ciels et les centres commerciaux. Ces développements récents sont la conséquence de la course à la modernité des capitales de province.

Qui sont ces communautés auxquelles vous vous êtes intéressé ?

Au cours des dernières années, il y a eu un afflux très important de familles migrant de la campagne vers la ville, pour la plupart provenant de la préfecture autonome de Linxia Hui, située à trois heures au nord de Lanzhou et où résident les minorités musulmanes Hui et Dongxiang.
Les ancêtres des Hui étaient marchands sur la Route de la Soie, majoritairement descendants d'Arabes et de Perses, qui sont arrivés en Chine pour la première fois au VIIe siècle. Les Dongxiang sont proches des Mongols, et en tant que groupe ethnique, se sont développés au contact des peuples d'Asie Centrale qui les ont converti à l'Islam sunnite, au cours du XIIIe siècle. Pendant des siècles, les Hui et les Dongxiang ont cultivé les terres arides et peu fertiles autour de leurs villages ancestrales. Au cours des dernières années, la désertification a eu raison du sol et il est devenu quasi impossible de le cultiver. Des milliers de familles se sont alors trouvées sans possibilité de subsistance et sont parties vers Lanzhou dans l'espoir d'une vie meilleure. La marginalisation au plan économique et éducatif rend leur adaptation très difficile ; la plupart d'entre eux vivent dans une pauvreté abjecte et une précarité difficilement supportable.

Comme dans votre projet antérieur 
Zheng Sheng – dans lequel vous vous intéressez à un centre pour mineurs délinquants de Hong Kong – vous pénétrez ici une communauté assez fermée dont vous parvenez à rendre des images empreintes d’intimité. Comment travaillez-vous avec la communauté et les individus qui la composent ?
Il est très important pour moi de passer beaucoup de temps à l’intérieur des communautés que j’entends photographier. Je crois que c’est indispensable pour gagner la confiance de ses membres et construire un lien avec ses sujets. Pour mon projet Qi Lihe, j’ai passé de nombreux mois à documenter la vie de la communauté. J'avais déjà expérimenté cela avec Zheng Sheng, travail pour lequel j’ai vécu dans le centre, mangeant la même nourriture, dormant dans les mêmes dortoirs, effectuant le même programme quotidien que les garçons. Dans un cas comme dans l'autre, ce n'est pas toujours facile de rester là, de savoir quand prendre une image et quand s’abstenir, mais à la fin, ils m’avaient accepté et c’était devenu normal pour eux de me voir là tous les jours. Pour cette raison, je crois que j’ai pu produire des images honnêtes.
 
Votre photographie est très picturale. En tant que photographe, quelle est votre relation à l’esthétique et à la séduction quand vous composez une image ?
Je m’efforce toujours de faire des images poétiques, quelque soit le contexte dans lequel je travaille. Patience et compréhension sont les clés de mon processus de travail. Le style de mes images provient de la connexion émotionnelle et de l’intimité que je tente d’établir avec mes sujets et de mon implication vis-à-vis d'eux. À de nombreuses occasions, j’ai passé de longs moments à attendre qu’un certain nombre d’éléments soient réunis avant de faire l’image, retournant aux endroits encore et encore, attendant que ce moment attendu arrive.

Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste.

Expositions et prix



Publications

Informations

& commande

Stephen Kelly 
The Tang Family in their home, Qi Lihe

2009

Informations techniques

Tirage argento-numérique Lambda sur papier satiné - édition limitée, certificat numéroté et signé par l'artiste.

Dimensions

26 x 39 cm , Édition de 50 220.00 €




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