Nicolas GUILBERT 

A perdre la tête, Animonuments 

A perdre la tête

À propos de l'artiste

Dessinateur, et peintre, Nicolas Guilbert est né à Paris. Autodidacte, sa première exposition en 1984 montre dessins et peintures autour de “Coco”, une photographie de Robert Doisneau. Son œuvre picturale très graphique a toujours privilégié le trait et les supports en papier, mêlant aussi la photo dans ses Photoiles. Son travail photographique mêle reportage classique, sensibilité à l’insolite et grand humour. Traquant l’“humanimalité” depuis 30 ans, il a publié Animaux & Cie (2010), relayé par une commande du Musée de la Chasse et de la Nature qui a fait l’objet d’une exposition à Paris et Arles, Animonuments (2011).

Rencontre

Vous avez été longtemps illustrateur de presse, directeur artistique et graphiste, vous êtes peintre et dessinateur, comment êtes-vous devenu photographe ?
Ayant toujours été passionné par la photographie dont je collectionne les livres et les revues depuis mon adolescence, j'ai eu le bonheur de travailler comme directeur artistique avec de très grands photographes et cela fait 35 ans que j'ai un appareil en permanence avec moi. D'abord un un Zorki, puis plus tard un Leica avant de passer au numérique. Je pratiquais la photographie de rue et de mon quotidien, au gré de mes voyages et de mes déambulations dans les villes, mais je n'ai jamais rien montré pendant des décennies. Je n'exposais que mes dessins et mes peintures. A tort ou à raison, j'accordais moins d'importance à la photo. Et la fréquentation de grands photographes m'inhibait un peu.

D'où vous vient cette prédilection pour les animaux avec lesquels vous êtes, si l'on peut dire « sorti du bois » ?
Rangeant un jour mes archives, je me suis aperçu que sans m'en rendre compte, j'avais photographié énormément d'animaux, exclusivement dans les villes et dans la proximité des hommes. D'où situations insolites, drolatiques, inattendues mais pas seulement. Car de l'animalité se dégage une innocence, une poésie par contraste à laquelle je suis très sensible. Dès que j'ai fait attention à cette réalité omniprésente comme dissimulée en plein jour dans les cités, je me suis aperçu que les animaux ne sont pas seulement innombrables dans notre environnement, ils sont inséparables de nous, qu'on les exploite ou les considère avec bienveillance. Plus généralement - et c'est le grand intérêt de la photographie - à partir du moment où l'on a un sujet en tête, il ne cesse de surgir et de se dévoiler à vous comme par magie.
J'ajoute qu'entraîné par ma passion pour les livres, j'ai commencé à rassembler et éditer ces images les mettre en page. Je me suis aussi donné pour but de compléter l'ensemble en allant photographier des champs de courses, un abattoir, des musées d'histoire naturelle, traquant les animaux vivants ou représentés partout où je pouvais, en France et à l'étranger, beaucoup en Inde.

Pourquoi cette exclusivité du noir et blanc ?
A l'origine, elle vient de mon admiration pour la photographie dite « humaniste » et du photojournalisme, dans l'esprit des agences Viva, Magnum, VU, etc. Mais surtout le noir et blanc me donnait l'impression de pouvoir réinventer le monde et de le styliser par ses vertus graphiques. Privilégiant le cadre, toujours le cadre, encore le cadre, je pensais à cette époque que la couleur était un artifice, même si j'admirais Alex Webb, Saul Leiter, Steve Hiett, Guy Bourdin et tant d'autres coloristes.

Pourtant vous faites aujourd'hui des photos en couleur. Pourquoi ce revirement ?
Me considérant désormais comme photographe, j'ai montré mon dossier à différentes personnes qui se sont étonnées de ne voir que du noir et blanc, notamment Patricia Morvan et Patrick Codomier de l'agence VU, qui m'ont convaincu avec intelligence d'aller revoir mes images numériques en couleur. Ce fut une révélation et une révolution. Depuis, j'alterne noir et blanc et couleur selon les sujets. En fait la couleur c'est formidable, mais j'ai mis le temps pour y croire, 35 ans !

Quels sont vos projets en chantier ? Vous intéressez-vous toujours aux animaux ?
D'une certaine façon, oui, car je travaille depuis 4 ans sur les métiers de la taxidermie. Sinon, je viens de terminer Paris/Paradis, un livre-somme rassemblant 35 ans de photographies à Paris. Je voudrais également montrer mon travail sur Venise où je me rends régulièrement depuis 30 ans et qui a pris une inflexion intéressante depuis que je suis passé à la couleur. J'ai d'autres chantiers en route, plusieurs sujets photo et une ou deux séries mixant peinture, dessin et photographie dans la lignée des Photoiles. Bref, j'ai du pain sur la planche… !

Expositions et prix

Connivences, Zachmann > < Guilbert, Musée de la Photographie, Mougins, 2014
Animonuments, voyage sentimental à travers la France, Musée de la Chasse et de la Nature et Rencontres Internationales de la Photographie, d’Arles, Abbaye de Montmajour, 2011
Animaux & Cie, Galerie Twenty-One, Paris, 2010 
I love crisis, peintures & photographies, Galerie Alexandre Cadain, Paris, 2009 
Animaux & Cie, Musée de la photographie André Villers, Mougins, 2009 
Photoiles, peintures & photographies, Galerie Teissèdre, Paris, 2005 

Publications

Singuliers, en collaboration avec Alix Brijatoff et Richard Caillat,
 portraits photographiques de 35 personnalités, Denoël, 2005 
Animaux & Cie, en collaboration avec Cécile Guilbert, Grasset, 2010 
Animonuments, voyage sentimental à travers la France, Éditions des Cendres / Musée de la Chasse
et de la Nature / Centre des monuments nationaux, 2011

Informations

& commande

Nicolas GUILBERT 
A perdre la tête, Animonuments

2011

Informations techniques

Tirage fine art sur papier Hahnemühle Silk Baryta - édition limitée, certificat numéroté et signé par l'artiste. Encadrement sur demande.

Dimensions

33 x 50 cm, Édition de 50
ÉPUISÉ




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