Harri Peccinotti 

Gitanes 

Gitanes

À propos de l'artiste

On s'y réfère souvent comme le parrain -voire le pape (!)- de la photographie érotique. Et il est vrai, Harri Peccinotti est l'homme qui, dans les années Soixante, a insufflé sa vision graphique et moderne au genre, notamment dans les pages du magazine anglais Nova et dans les calendriers Pirelli. Mais il y a tellement plus dans l'œuvre de Peccinotti. Il démarre sa carrière à 14 ans, à Londres, illustrant des pochettes de disques de jazz, puis collabore en tant que directeur artistique à Rolling Stone, Vogue, au Vanity Fair anglais, avant d'entamer l'aventure décisive de Nova, en 1965. Là, il ouvre les pages du magazine à ce qu'aucun titre de presse grand public n'avait connu jusqu'alors : des mannequins noires, des plans serrés sur une paire de fesses, un reportage "au cœur" d'un accouchement, tout cela dans une maquette très graphique et structurée. Harri est aussi un voyageur, il ira en reportage au Vietnam en 1968, et dans les terres les plus reculées d'Indonésie, d'Afrique et d'Amérique du Sud, à la rencontre de peuples n'ayant parfois jamais vu un homme blanc.
Ce qui guide toute l'œuvre de Peccinotti c'est cette "patte" graphique et un amour authentique des formes, qu'elles soient corps de femmes, constructions d'adobe au Mali ou déliés d'un caractère de typographie.

Rencontre

Vous étiez graphiste avant de devenir photographe, en quoi cette première activité a-t-elle influencée votre photographie ?
Étudier le graphisme vous familiarise avec toutes sortes de formes de communication, la peinture, le film, le magazine, la publicité, la typographie, mais aussi les courants du Bauhaus, De Stijl, Dada ; tout cela vous donne un œil graphique et une conscience de la destination finale de l'image.  

Vous avez été l'esprit créatif derrière Nova dans les années Soixante, l'ambition du magazine était de s'adresser aux femmes d'une façon nouvelle. L'équipe de Nova était constituée essentiellement de femmes, comment la représentation de la nudité dans le magazine était-elle vécue ?
Le nu dans Nova n'était pas utilisé comme argument de vente, cela faisait partie de l'illustration des articles. Les rédactrices du magazine étaient pour la plupart des féministes mais n'avaient rien contre la féminité, elles ne se sentaient pas menacées par la vue d'un corps nu de femme dans les pages du magazine, tant que cela n'était pas exploité à mauvais escient.

Le nu féminin tel qu'il est représenté aujourd'hui dans les magazines féminins dégage très rarement cette sensualité joyeuse qu'il y a dans vos images réalisées pour Nova. C'était un signe de l'époque ?
Je crois que dans les années Soixante, la photographie de nu était mieux considérée, elle était assimilée à une pratique artistique. Quand je photographiais des femmes nues, c'était comme si j'assistais à un cours de modèle vivant, et évidemment, j'étais du même âge que les modèles (contrairement à maintenant où j'ai celui de leur grand-père) donc il y avait une tension sexuelle/sensuelle latente. À l'époque, c'était rare de voir un téton dans un magazine… Aujourd'hui, il y a surement plus de nudité dans la presse féminine, et on y voit une sexualité plus frontale et agressive.

L'usage généralisé de la retouche numérique a-t-il, en effaçant toutes ces imperfections de la chair, gommé la sensualité du corps ?

La photographie numérique va généralement de pair avec un travail de post-production important et beaucoup de retouche, cela s'accompagne souvent aussi d'une incapacité à savoir où et quand s'arrêter. Le résultat peut facilement devenir caricatural.

Vous avez joué de la basse et du trombone, designé des pochettes d'albums de jazz, des magazines, photographié des calendriers Pirelli, et les tribus des endroits les plus reculés de la planète, laquelle de ces expériences avez-vous le plus appréciée ?
Toutes ces choses sur lesquelles j'ai travaillé étaient très jouissives, mais ayant une passion pour l'entomologie, l'histoire naturelle et l'ethnologie, les voyages dans les zones tropicales ont toujours été fascinants pour moi, bon et bien sûr, photographier les femmes…

Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste. 

Expositions et prix

Peccinotti, Tethys Gallery, Florence, 2011
HP, Corso Como, Milan, 2008
Fashion in the Mirror, The Photographers' Gallery, Londres, 2008
Rétrospective, Colette, Paris, 2002
Nigerian Culture, Nigerian Museum, Lagos, 1976
Cibachromes, The Photographers' Gallery, Londres, 1967

Publications

HP, Damiani, 2008
Nova 1965/1975, Peccinotti & David Hillman, Pavillion, 1993
The Soul of Indonesia, A Cultural Journey, Louisiana State University Press, 1985
Crafts and Arts of Living in the Cameroon, Louisiana State University Press, 1982
The Living Treasures of Japan, Wildwood House, 1973

Liens

Informations

& commande

Harri Peccinotti 
Gitanes

1973

Informations techniques

Tirage argento-numérique Lambda sur papier satiné - édition limitée, certificat numéroté et signé par l'artiste.

Dimensions

33,5 x 50 cm, Édition de 100 250.00 €




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