Pourriez-vous nous parler des deux images présentées ? Dans quelles circonstances et état d'esprit ont-elles été réalisées ?
Celle intitulée
Aberdeen a été réalisée aux Etats-Unis en 2006.
J'ai pris beaucoup de photographies des bois et de l'abattage dans le
cadre d'un reportage sur les sylviculteurs.
Le bois était débité en
pièces énormes, bien au-delà de ce que j'avais pu imaginer, les
proportions étaient si gigantesques que parfois des personnes étaient
écrasées par cela.
Celle intitulée Dance 74 a été prise devant chez mes parents en 2009.
J'ai toujours regardé ce vignoble depuis tout petit. Il est juste devant
la porte mais je n'y suis jamais entré. On y entend le bruit des tirs à
blanc pour disperser les oiseaux. Le vignoble est
protégé par les filets et le raisin qui est cultivé ici n'a pas de
grains, on le mange avec la peau, il est incroyablement sucré.
Comment décririez-vous votre processus photographique ? Ressort-il
de la balade contemplative, les images s'assemblant de manière libre et
rétrospectivement ou élaborez-vous vos projets préalablement avec une
vision claire des directions que vous souhaitez prendre ?
Je
sors avec les visions et les directions assez claires mais suis très
souvent surpris par ce que je découvre et ce que je capture. J'effectue
souvent plusieurs tirages pour savoir ce que je veux vraiment, pour
parachever l'image.
Vous pratiquez la photographie couleur, et vous donnez
beaucoup de champ à la couleur pour s'exprimer au sein de votre image,
et semblez avoir une prédilection pour les atmosphères ensoleillées.
Quel rôle joue la couleur dans la composition de votre image ?
Je crois que le bleu clair symbolise l'"émancipation" et le bleu-vert le
"silence". Pour exprimer le monde dans toute son épaisseur, j'essaie
toujours de poursuivre la couleur et l'espace simultanément.
Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste.